La Maison horlogère quitte définitivement les mains de la famille Breguet en 1870, quelques mois avant la guerre franco-allemande et la chute du Second Empire. Cette instabilité politique a une conséquence directe sur le commerce parisien et Breguet constate tristement que ses ventes chutent de manière conséquente. Il faut attendre les années 1900-1914 et la Belle Epoque pour inverser la tendance et connaître à nouveau une évolution de la demande.
Les chronographes de bord réalisés durant les années de l’entre-deux-guerres attestent de la grande diversification des activités de la Manufacture horlogère. Grand ami de la Maison, le génial constructeur Ettore Bugatti lui passe commande au début des années 1930. Il souhaite doter ses luxueuses automobiles « Royale » d’un chronographe avec fonction tachymètre destiné à être placé au centre du volant. La Manufacture répond à cette demande en proposant des pièces intégrant tout le savoir-faire acquis depuis sa fondation en 1775.
Le chronographe de bord N°2023 vendue à Bugatti en 1932, fait partie d’une série de neuf montres de voiture que Breguet a conçues spécialement pour la marque. Son boîtier en métal chromé de 67 mm de diamètre accueille une complication minutieusement choisie pour le secteur automobile : une échelle tachymétrique. Son cadran crème, qui comporte la mention « Spécial pour Bugatti », est doté des fameuses aiguilles Breguet en acier bleui dessinées en 1783. Le chronographe N°2023 possède également un totalisateur des minutes situé dans un guichet à 6h. Il renferme un mouvement mécanique doté d’une réserve de marche de huit jours dont le remontage s’effectue à l’aide d’une couronne située à 6h.
